Karl JENKINS
(né en 1944)
HEALING LIGHT, motet
REQUIEM
1. Introït 2. Dies irae 3. Haïku de Gozan 4.Rex tremendae 5.Confutatis 6. Haïku d’Issho 7. Lacrimosa 8. Haïku d’Hokusai 9. Pie Jesu
10. Haïku de Kaga-no-Chiyo 11. Lux Aeterna 12. Haïku de Banzan 13. In Paradisum
CHŒUR PRÉLUDE
Direction Carlos Fassino
Catherine Lieber soprano
Nadia Séguy piano, Valentina Kadhom orgue, Marie-Hélène Jac violoncelle, Emmie Gellé violon,
Pascal Lécuyer et Vanessa Parker ou François Desodt clarinettes, Gaëlle Boulanger cor, Cyrielle Moreau flûte,
Thibaud Rance ou Jean Kayser percussions.
Soprani : Éléonore Alquier, Inès Bigot, Anne Boucharlat, Lioudmilla Bourchteine, Michèle Bourgoin, Catherine Chalut-Natal, Christiane Cluzel, Teresa Coutarel, Catherine Dapoigny, Annie Gaveau, Hélène Gérardin, Erika Gudjonson, Sabine Lagarde, Maïthé Mérino, Pauline Michel, Nathalie Nénez, Danielle Olry, Evelyne Poisson-Riou, Florence Rabemananjara, Hélène Riaudel, Iacovina Sclavou, Chantal Sobolewski, Marie-Odile Songeux, Danielle Speisser, Annette Vallet.
Alti :Michèle Ardourel, Geneviève Cailloux, Cécile Drouet, Mireille Fèvre, Brigitte Filatre, Françoise Gaborit, Laurence Gettliffe, Marie-Noëlle Grivet, Jacqueline Guillaume, Elizabeth Jestaz, Monique Journoud, Edwige Krob, Marie-Christine Marty, Marie-Emmanuelle Morlais, Marie-Noëlle Mourey, Pascale Oddou, Nicole Potdevin, Odile Praly, Monique Raguet, Arielle Richard, Nelly Rodier-Nicoli, Françoise Roger, Isabelle Soss, Françoise Turquet, Magdalena Tydrichova, Thérèse Walbrou, Martine Weber, Inga Zanker.
Ténors : Véronique Basquin, Catherine Bonge, Gilbert Cimino, Enrico Diecidue, Adrien Flateau, Vincent Lagarrigue, Raymond Leibovici, Evelyne Legouge, Bruno Leroux, Françoise Maraschin, Jean Royer, Jean-Claude Saloux, Danièle Seuillot, Josiane Sibois.
Basses : Vincent Bouton, Daniel Boyaval, Bertrand Coutant, Didier Drouet, Michel Feix, Claude-Philippe Fèvre, Hervé Joubeaux, Jean Morlais, Gérard Potdevin, Gilbert Riaudel, Jean Richard, Dominique Songeux, André Turri.
KARL WILLIAM JENKINS
Sir Karl William Jenkins est un musicien et compositeur né au Pays de Galles en 1944. Si en France son nom est plutôt ignoré des habitués des concerts de musique classique, certaines de ses œuvres, pour lesquelles il a obtenu de nombreuses récompenses, ont été beaucoup entendues car elles ont été conçues pour illustrer des films publicitaires ( Delta Air Lines, Axe, Nike, Clan Campbell...) auxquels il est difficile de se soustraire….à moins de vivre sur une île déserte.
La carrière de Jarl Jenkins est atypique, sa musique déjoue toute tentative de catégorisation, son style dépasse les frontières musicales et ses choix en matière de composition sont originaux, anticonformistes, voire insolites. Initié à la musique par son père, Il a fait ensuite de solides études musicales à l’Université de Cardiff puis à la Royal Academy of Music à Londres. C’est comme musicien de jazz jouant du saxophone, du piano et du hautbois qu’il a commencé sa carrière, remportant avec son groupe jazz-rock Nucleus le premier prix au festival de jazz de Montreux en 1970, puis participant à de nombreux groupes de jazz connus, notamment le groupe de jazz progressif Canterbury Soft Machine qu’il rejoint en 1972 et avec lequel il a travaillé jusqu’au milieu des années 80 .
Karl Jenkins est aujourd’hui dans son pays un compositeur estimé et réputé dont certaines œuvres, comme « The Armed Mass, a Mass for Peace », ont été jouées très souvent et lui ont valu de nombreux disques d’or et de platine, la reconnaissance de ses pairs (il est par exemple Docteur Honoris Causa de l’Université de Leicester), mais aussi les honneurs de sa patrie (il est depuis 2010 Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique).
Le Requiem de ce compositeur se fonde sur le texte traditionnel en latin de la messe de Requiem, augmenté du Pie Jesu et du In Paradisum qui ont été ajoutés en leur temps par Fauré et Duruflé. Ce qui fait la particularité de cette œuvre est que le texte traditionnel est entremêlé de haïkus, c’est-à-dire de poèmes japonais très courts dont les textes délicats ajoutent une note apaisante aux paroles liturgiques. Karl Jenkins unit ainsi l’orient et l’Occident et son universalité passe par le rapprochement des cultures.
Laissons la parole, à Karl Jenkins : « Un Requiem est une messe pour les âmes des défunts. En général, j’ai utilisé les séquences usuelles en latin, mais suivant mon habitude de puiser dans d’autres cultures, j’ai également ajouté 5 poèmes funèbres japonais. Ces poèmes parlent habituellement de la nature, se fondent sur une idée unique et comportent 17 syllabes divisées (5-7-5) sur trois lignes. Ainsi qu’il ressort du texte, le cycle naturel de l’eau (les précipitations) est, pour les Japonais, synonyme de vie. J’ai combiné les textes occidentaux et orientaux dans deux des mouvements haïku « Having Seen the Moon » et « Farewell », qui incorporent respectivement le Benedictus et l’Agnus Dei. Les deux sont entonnés par des voix d’hommes dans un style monastique, en contrepoint au texte japonais chanté par des voix de femmes. L’instrumentation de ces haïkus comprend l’ancien instrument à vent japonais, le shakuhachi. À d’autres endroits, selon mon habitude, j’ai utilisé quelques tambours ethniques et même un rythme hip hop dans le Dies Irae. L’œuvre est dédié à feu mon père qui fut musicien et une inspiration ».
Ces propos de Karl Jenkins illustrent à la perfection la spécificité de ses conceptions musicales qui transcendent les frontières, les genres, les règles, les usages.
E.J.